Les règles, on en parle !

Bienvenue dans le monde merveilleux des menstruations ! Entre les crampes dignes d’un combat de boxe, les montagnes russes émotionnelles du syndrome prémenstruel et les mystères de l’endométriose… et si on en parlait sans tabou ?

Les règles, aussi appelées menstruations, sont un phénomène biologique naturel qui concerne environ la moitié de la population mondiale. Pourtant, ce sujet reste souvent mal compris, entouré de tabous et de fausses croyances. Comment fonctionnent les règles ? Qu’est ce qui est normal ou non ? Comment en parler ?

Qu’est-ce que les règles ?

Les règles sont la perte de sang qui survient en général une fois par mois chez les personnes ayant un utérus, à partir de la puberté et jusqu’à la ménopause. Elles commencent en général entre 10 et 15 ans chez les adolescentes. Elles font partie du cycle menstruel, un processus régulé par les hormones, principalement les œstrogènes et la progestérone.

En moyenne, un cycle menstruel dure 28 jours, mais cette durée peut varier entre 21 et 35 jours selon les individus. Les menstruations, elles, durent en général entre 3 et 7 jours. Pendant cette période, l’utérus évacue la muqueuse qui s’était épaissie en vue d’une éventuelle grossesse. Sans fécondation, cette muqueuse est inutile et se désagrège, provoquant ainsi les saignements menstruels.

À quoi ressemblent les règles ?

Les menstruations ne sont pas toujours identiques d’une personne à l’autre. Leur couleur varie du rouge vif au brun foncé, en fonction de l’abondance du flux et de la durée des règles. Le volume de sang perdu est également variable, avec une moyenne de 30 à 40 ml par cycle, soit environ 2 à 3 cuillères à soupe. Certaines personnes peuvent avoir des règles très abondantes, d’autres, très légères.

En plus du sang, il est fréquent de voir des caillots ou du tissu provenant de la muqueuse utérine. Ceci est tout à fait normal, mais un flux trop abondant ou des caillots très gros peuvent nécessiter une consultation médicale.

Pourquoi les règles varient-elles ?

Les menstruations ne se déroulent pas toujours de la même manière chaque mois, et il est courant d’observer des irrégularités. Des facteurs tels que le stress, les changements de poids, les exercices physiques intenses, ou des conditions médicales comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou des troubles thyroïdiens peuvent affecter la régularité des cycles.

Par ailleurs, l’utilisation de contraceptifs hormonaux, comme la pilule, le patch, ou le stérilet hormonal, peut modifier ou même supprimer les règles. Certaines contraceptions, comme le stérilet au cuivre, provoquent des règles plus abondantes, d’autres, des règles plus légères. Certaines peuvent même les arrêter temporairement, sans que cela n’ait de conséquences graves sur la santé.

Le spotting

Vous pouvez parfois avoir des petites pertes de sang en dehors des menstruations, c’est ce qu’on appelle le spotting. Leur couleur peut varier du rose clair au brun foncé. Ils peuvent avoir lieu après un rapport sexuel, pendant l’ovulation, en début de grossesse, un peu avant ou après vos règles… Ils sont la plupart du temps sans gravité et liés à des changements hormonaux. Consultez un professionnel de santé si ces pertes deviennent fréquentes ou abondantes ou douloureuses ou si elles s’accompagnent d’autres symptômes inquiétants comme de la fièvre.

Les protections menstruelles : quelles options choisir ?

Il existe aujourd’hui plusieurs types de protections périodiques pour gérer les menstruations et récolter le sang qui s’écoule. Il en existe des internes, externes, lavables et réutilisables ou des jetables. Chacune a ses avantages et inconvénients. Les plus courantes sont :

  • Les serviettes périodiques : disponibles en différentes tailles et épaisseurs, elles se collent à la culotte pour absorber le sang. Elles sont simples à utiliser mais doivent être changées régulièrement pour éviter les irritations et infections. La composition des serviettes jetables est de plus en plus controversée. Certaines femmes préfèrent se tourner vers les serviettes bio certifiées “clean”. Les serviettes existent aussi en version lavables.
  • Les tampons : Placés à l’intérieur du vagin, ils absorbent le flux menstruel à la source. Il est important de les changer toutes les 4 à 8 heures pour éviter le syndrome du choc toxique, une infection rare mais grave. Comme les serviettes, leur composition est assez opaque et potentiellement irritante.
  • La coupe menstruelle : Fabriquée en silicone médical, la “cup” se place également dans le vagin et recueille le sang au lieu de l’absorber. Réutilisable et écologique, elle peut être portée jusqu’à 12 heures mais doit être vidée tous les 4h. Il faut prévoir une source d’eau à proximité lorsqu’on la change pour pouvoir la rincer et se laver les mains.
  • Les culottes menstruelles : moyen de protection plus récent, elles sont lavables et peuvent être portées plusieurs heures selon l’intensité du flux. Il faut prévoir plusieurs culottes pour toute la durée des règles. Elles offrent confort et discrétion, mais nécessitent un entretien régulier. Leur coût est plus élevé mais est amorti après plusieurs années d’utilisation.

Comment bénéficier de protections périodiques gratuites ?

Toutes ces protections ont un coût, sans compter souvent le prix des médicaments nécessaires pour soulager les douleurs. Certaines femmes se retrouvent en situation de précarité menstruelle, c’est à dire qu’elles n’ont pas les moyens d’avoir accès à suffisamment de protections périodiques pour couvrir leur cycle, voire n’y ont pas accès du tout. De nombreuses jeunes femmes se retrouvent à manquer l’école ou les cours faute de protections. Alors où trouver des kits d’hygiène et des protections gratuites ?

  • Certaines associations ont pour mission de collecter et redistribuer des protections aux personnes menstruées en situation de précarité. Renseignez-vous auprès des Restos du Cœur, Règles élémentaires, la Croix-Rouge, Linkee…
  • Vous pouvez vous tourner vers l’infirmière scolaire de votre établissement.
  • De nombreuses résidences universitaires et restaurants des CROUS sont équipés de distributeurs de protections périodiques gratuites (voir la carte).
  • Certains campus en sont également équipés et la plupart des services de santé universitaires peuvent vous aider. Renseignez-vous !

Pour information, la journée mondiale de l’hygiène menstruelle a lieu chaque année le 28 mai

Les douleurs et symptômes associés aux règles

Les douleurs et les symptômes associés aux règles peuvent varier d’une personne à l’autre et avoir un impact significatif sur la qualité de vie. Ces expériences ne sont pas seulement physiques; elles peuvent également toucher le bien-être émotionnel et psychologique.

Le syndrome prémenstruel (SPM)

Le syndrome prémenstruel (SPM) est une combinaison de symptômes physiques et émotionnels qui survient généralement une à deux semaines avant le début des règles. Les manifestations physiques peuvent inclure des ballonnements, une sensibilité des seins, des maux de tête et de la fatigue. Sur le plan émotionnel, de nombreuses personnes rapportent des variations d’humeur, de l’irritabilité, de l’anxiété, et parfois même des symptômes dépressifs. Le SPM touche entre 50 et 80 % des personnes menstruées et peut varier en intensité d’un cycle à l’autre.

La gravité des symptômes peut être influencée par divers facteurs, tels que le stress, l’alimentation, et même l’activité physique. Pour certaines, des changements simples de mode de vie, comme l’exercice régulier ou une alimentation équilibrée, peuvent aider à atténuer ces symptômes. D’autres peuvent avoir besoin d’un suivi médical pour envisager des options de traitement, comme des médicaments anti-inflammatoires ou des contraceptifs hormonaux.

Douleurs menstruelles : crampes et inconforts

Les douleurs menstruelles, ou dysménorrhées, sont un phénomène courant qui touche près de 50 % des personnes menstruées. Elles se manifestent souvent par des crampes dans le bas-ventre, des douleurs dans le dos, et parfois des nausées. Ces douleurs sont causées par les contractions de l’utérus, qui évacue la muqueuse utérine. Pour certaines personnes, ces crampes peuvent être suffisamment intenses pour perturber leurs activités quotidiennes.

Il faut distinguer les douleurs menstruelles « primaires », qui sont généralement liées à la physiologie normale du cycle, et les douleurs « secondaires », qui peuvent être causées par des conditions médicales sous-jacentes, telles que l’endométriose ou les fibromes utérins. Les douleurs primaires peuvent souvent être soulagées par des médicaments en vente libre, des compresses chaudes, ou des techniques de relaxation, tandis que les douleurs secondaires nécessitent souvent un suivi médical.

Dans tous les cas, aucune douleur ne doit être laissée au hasard. Si ces douleurs deviennent trop handicapantes, ne restez pas seule : consultez une sage-femme, un gynécologue ou un médecin.

L’endométriose : des douleurs persistantes

L’endométriose est une maladie qui touche environ 10 % des personnes menstruées. En plus des douleurs pelviennes intenses, elle se manifeste souvent par des règles abondantes et irrégulières. Les douleurs peuvent être particulièrement aiguës pendant les menstruations, mais elles peuvent également se manifester en dehors de cette période, rendant la vie quotidienne difficile. Les personnes atteintes d’endométriose peuvent ressentir des douleurs pendant les rapports sexuels, lors des mictions ou des selles, et même des douleurs lombaires.

Cette affection est souvent sous-diagnostiquée en raison de la stigmatisation qui entoure les douleurs menstruelles et des croyances selon lesquelles elles sont « normales ». Il est essentiel que les personnes qui suspectent une endométriose consultent un professionnel de santé pour un diagnostic approprié, qui peut inclure des examens d’imagerie ou une laparoscopie.

Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une autre condition qui peut affecter le cycle menstruel et causer divers symptômes. En plus des irrégularités menstruelles, les personnes atteintes de SOPK peuvent éprouver des douleurs pelviennes, souvent liées à des kystes ovariens. Ces douleurs peuvent être sporadiques et variées, allant de sensations de tiraillement à des douleurs aiguës.

Le SOPK est également associé à des symptômes tels que l’acné, la prise de poids et une augmentation de la pilosité corporelle. En raison de la résistance à l’insuline qui accompagne souvent cette condition, les personnes atteintes de SOPK peuvent également être à risque de développer des troubles métaboliques. La gestion des symptômes du SOPK nécessite généralement une approche personnalisée, impliquant des changements de mode de vie et, parfois, des traitements médicaux pour réguler les cycles menstruels et favoriser l’ovulation.

Autres problèmes de santé

D’autres problèmes de santé, tels que les fibromes utérins et les infections pelviennes, peuvent également affecter les menstruations et provoquer des douleurs. Les fibromes, qui sont des tumeurs bénignes dans l’utérus, peuvent entraîner des saignements menstruels abondants et des douleurs pelviennes. Les infections, comme la maladie inflammatoire pelvienne (MIP), peuvent également provoquer des douleurs, des saignements et des symptômes supplémentaires tels que la fièvre.

Règles douloureuses ou irrégulières : quand et qui consulter ?

Bien que les douleurs et les irrégularités soient souvent normales, elles ne doivent pas gâcher votre quotidien. Votre santé menstruelle est importante et influe sur votre qualité de vie. Ne négligez pas vos symptômes et consultez un gynécologue, une sage femme ou votre médecin généraliste si vous ressentez des douleurs persistantes ou que cela impacte votre moral.

Si vos règles sont exceptionnellement douloureuses, si elles deviennent subitement très irrégulières ou très abondantes, ou si vous constatez des saignements entre vos cycles, consultez également un professionnel de santé. Des maladies telles que l’endométriose, les fibromes utérins, ou les infections peuvent être en cause et nécessitent un traitement médical.

Tabous et idées reçues

Les menstruations restent un sujet de gêne et de stigmatisation dans de nombreuses cultures, malgré leur caractère naturel et universel. On entend souvent plein d’idées reçues : “le sang des règles est sale”, “c’est normal d’avoir mal pendant ses règles”, “il ne faut pas faire de sport pendant ses règles”, “on ne peut pas tomber enceinte quand on a ses règles” et le classique “t’es de mauvaise humeur, t’as tes règles ou quoi ?!”. Toutes ces affirmations sont fausses et contribuent à stigmatiser les règles et les personnes menstruées.

Le tabou autour des règles provoquent un défaut d’éducation à la santé menstruelle. Pourtant, il n’y a aucune raison d’avoir honte d’aborder ce sujet. La gestion des règles ne devrait jamais être un frein à une vie normale et épanouie.

Heureusement, des mouvements émergent pour briser ces préjugés. Des campagnes de sensibilisation cherchent à normaliser les discussions sur les règles et à mettre en lumière des enjeux comme la précarité menstruelle. Vous aussi, n’hésitez pas à relayer ces informations et ces messages positifs auprès de vos proches.

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